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Pop-corn malin

21 décembre 2012

The Hobbit

Peter Jackson, 2012

 

Ce qui frappe avant tout, c'est que le film rate complètement l'évolution de son personnage éponyme. Jackson nous impose les changements d'attitude de bilbo sans éléments « fondateurs » forts: sans qu'on comprenne vraiment pourquoi, le hobbit se décide à suivre les nains, puis toujours aussi mystérieusement il décide de sauver leurs rois...Ce n'est pas un défaut d'acting : évoluant dans un style de rôle familier (le candide), Martin Freeman est impeccable et montre une grande précision de jeu. Mais ce personnage principal très sympathique, souvent drôle, peine à convaincre quand à son parcours initiatique.

 

En fait, le film nous ment : il aurait dû s'appeler « the king dwarf », tant le personnage le plus charismatique du film, au background le plus riche est ce prince des nains en quête d'un royaume. Après gollum évidemment, dont la présence est un pur régal de mise en scène et de jeu d'acteur.

 

S'il a toujours du mal avec ses scènes « solennelles », jackson semble avoir tout de même appris de ses erreurs depuis le seigneur des anneaux. A fondcombe, cette fois-ci les personnages ne s'échangent plus des dialogues murmurés, debout l'un en face de l'autre et raides comme des piquets. Certains sont assis, d'autres debout, on esquisse des petits gestes naturels...Ce n'est pas encore la panacée, mais il y a eu un net effort de mise en scène. Le jeu de hugo weaving en est une bonne illustration : beaucoup plus souple, il est du coup moins indigeste. Restent encore quelques mauvais plans où les personnages se tournent vers la caméra pour dire des choses importantes. Maladroits et sitcomiens, ils restent heureusement assez rares.

 

Ces défauts mis à part, le hobbit est un divertissement de haut, de très haut vol. Visuellement d'abord : les paysages naturels (mais le sont-ils vraiment?) sont d'une beauté renversante. Jackson laisse bien le temps au montage de nous faire profiter de ses décors fantastiques, ça marche très bien.

 

Dans les scènes d'action, la caméra virevolte avec virtuosité, quand il le faut. Jackson assoit pour de bon son statut du maître de la plongée/contreplongée : c'est vertigineux à souhait et physiquement très immersif. On note quand même un souci de spatialisation dans les poursuites en plein air : comment ces gros félins, à quelques bonds d'une bande de nains, se font distancer de plusieurs centaines de mètres dans le plan suivant, mystère !

 

Les effets spéciaux sont excellents...On a beau se dire qu'aujourd'hui tout est possible en sfx, on reste vraiment stupéfait du rendu de certaines scènes. Tout ce qui se passe chez les gobelins, c'est du pixar live! Le film lorgne d'ailleurs très clairement vers le film d'animation, notamment dans les poursuites : il y a un côté cartoon dans le spectaculaire qui pourra rebuter. Il faut être prêt à accepter beaucoup de choses énormes. La scène des trolls crétins et des poneys aurait sans doute mérité d'être écourtée, elle est un peu « hors ton » et semble sortie d'un disney. Le maquillage des nains pourra gêner, mais ils sont suffisamment bien écrits et mis en scène : on passe outre.

 

Howard shore reprend les thèmes principaux du seigneur des anneaux. Il introduit un peu de nouveauté pour mettre en musique les nains, mais globalement il recycle. Cela fonctionnera pour le nostalgique de la première trilogie, mais on aurait aimé un peu plus de personnalité.

 

Blockbuster de luxe, le hobbit est à conseiller à tous ceux qui veulent en prendre plein la vue. A ce niveau-là, le contrat est plus que rempli. On regrettera quand même l'écriture du personnage principal, cantonné à incarner un élément comique dont les évolutions peinent à convaincre.

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16 mai 2007

M.A.S.H

1970

De Robert Altman

Avec Donald Sutherland, Elliott Gould, Tom Skeritt, Robert Duvall...

Genre : comédie

Guerre de Corée, un camp médical américain. L'arrivée des chirurgiens Donald Sutherland et Elliott Gould, amateurs de femmes, d'alcool et de golf plonge la base dans une douce décadence.

M.A.S.H. repose intégralement sur les dialogues et la présence des acteurs. C'est un de ces films qui donnent l'impression que le réalisateur a posé sa caméra dans un coin, pendant la pause, et que ce que l'on voit voit est une sorte de bétisier, ou de making-of du film lui-même.

Les personnages sont décalés, désinvoltes, nonchalants...totalement cools, au sens premier du terme. On sort du film absolument ravi, léger, décontracté.

M.A.S.H., c'est un film pour se réconcilier avec la vie, une illustration cinématographique indispensable du Don't worry, be happy.


Donal Sutherland et Elliott Gould : La coolitude incarnée.

16 mai 2007

Charlie et ses drôles de dames

(Charlie's angels)

2000

De McG

Avec Cameron Diaz, Lucy Liu, Drew Barrymore, Bill Murray

Genre : comédie - action

Lucy, Cameron et Drew, aidées par notre copain Bill murray, se lancent à la rescousse du milliardaire Sam Rockwell, enlevé par un autre milliardaire, Tim Curry, qui semble en vouloir au satellite espion de son rival.

Véritable comédie d'action, Charlie's angels est aussi drôle que dynamique. Sans jamais se prendre au sérieux, (lorgnant même plutôt vers la parodie) le film enchaîne gags, cascades, gags, bagarres, gags, chorégraphie, gags, comédie musicale, et encore du gag...

L'ensemble du casting est impeccable, le ton est léger, irrévérencieux, sympathique, potache. On rigole, on en prend plein la vue, plein les oreilles...Bref, Charlie's angels est un film d'action "pour rire" vraiment rafraîchissant.


Vous en connaissez beaucoup des films d'action dans lesquels les héros se déguisent en tyroliens pour voler des codes d'accès? (Bill Murray, Drew Barrymore, Cameron Diaz, Lucy Liu.)

15 mai 2007

Y a-t-il un flic pour sauver la reine?

(The naked gun)

1989

De David Zucker

Avec Leslie Nielsen, George Kennedy, Priscilla Presley, Ricardo Montalban, OJ Simpson

Le lieutenant Leslie Nielsen veut venger son partenaire OJ Simpson, gravement blessé par une bande de criminels (et au moins autant par lui-même). Se faisant, il va mettre le doigt, le pied et tout le reste dans un complot visant à assassiner la reine d'angleterre.

La série des "y a-t-il" est très irrégulière en qualité, et est généralement synonyme de nanard même pas drôle au 3e degré. Que cela ne vous décourage pas pour cet opus.

Reposant sur un comique essentiellement visuel (chutes, grimaces, démesure...), le film enchaîne les scènes d'antologie. Vous ne riez pas au premier gag? En voici un second, un troisième, et un quatrième...Une déferlante à laquelle on est bien malgré soit, obligé de de se laisser aller.

   


George Kennedy et Leslie Nielsen. L'intelligence du regard...

14 mai 2007

Les fils de l'homme

(Children of men)

2006

De Alfonso Cuaron

Avec Clive Owen, Julian Moore, Charlie Hunnam, Michael Caine...

Genre : anticipation-suspense

Dans un futur proche, très proche, l'Humanité est devenue stérile. La population mondiale vieillisante passe ses derniers moments dans la crise, la guerre, le chaos. Dans ce terrible contexte, Clive Owen se retrouve magré lui à la garde d'une jeune femme extraordinaire : une femme enceinte...

Disons le tout net : les fils de l'homme est un chef d'oeuvre. C'est un film pour les historiens du futur, ceux qui voudront comprendre la face sombre de notre époque : les conflits que plus personne ne comprend, les valeurs religieuses obsolètes, la tentation du communautarisme, de l'autarcie, du fanatisme, le langage réinventé, l'Afrique oubliée (l'Afrique coeur de tout pourtant), la tension éco-sociale, l'insécurité, la répression, l'anarchie.

Formellement, même chose. Les plans séquence hallucinants et la caméra sur épaule, servent totalement les multi-messages du film, et apportent un écho intéressant au jeu vidéo notamment.

Pour ceux que les thèmes graves précédemment cités rebuteraient, sachez que le rythme du film est extrêmement soutenu, qu'on ne s'ennuie jamais. C'est un film intelligent, divertissant, une réussite totale, pour lequel le succès public mitigé et l'accueil critique tièdasse sont aberrants, pour ne pas dire inquiétants.

Clive Owen et Claire Hope Ashitey dans un moment de grâce cinématographique : les combats s'arrêtent momentanément quand l'unique femme enceinte au monde et son ange gardien passent.

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13 mai 2007

Gremlins 2

1990

De Joe Dante

Avec Zach Galliqan, Phoebe Cates, Christopher Lee, John Glover

Genre : comédie fantastique

Les gremlins reviennent! Plus bêtes, plus méchants, plus drôles, génétiquement modifiés...La tour high-tech du milliardaire John Glover y survivra-t-elle?

Suite géniale d'un premier opus qui a vielli, Gremlins 2 se regarde encore, 17 ans après, avec grand plaisir. Le film se présente comme un espèce de gigantesque fourre-tout cinématographique, dans lequel tous les genres sont présents, et tous les codes bousculés, foulés aux pieds.

Les gremlins font le show de bout en bout : ils allument la télé, les multinationales, les critiques de cinéma, broadway, la science, la civillisation et les ascenseurs...

Comme quoi, on peut faire du cinéma pop-corn intelligent.

Le chef des gremlins à sa première transformation. Gare à la seconde, et à la troisième...

13 mai 2007

Idiocracy

2007

De Mike Judge

Avec Luke Wilson, Dax Shepard, Maya Rudolph

Genre : comédie d'anticipation

Un homme, Luke Wilson, et une femme, Maya Rudolph, respectivement américain moyen et prostituée, participent à une expérience militaire de congélation. Le couple se réveille non pas au bout d'un an, comme prévu au départ, mais au bout de 500 ans, et vont découvrir le monde du futur...

Un monde analphabète, idiot, absurde, où l'on arrose les cultures avec du gatorade, où le président des états-unis est une vedette de porno-catch, où la justice s'applique dans des grands stades, à coups de combats de voitures phalliques, où l'on regarde sa télé multi-écrans assis sur un fauteuil-chiottes pour ne pas avoir à se lever...

Idiocracy est drôle, rythmé, plein de trouvailles, et pas si simplet qu'il en a l'air. La décadence mediatico-politico-économique décrite parait en premier lieu très éxagérée, mais en y réfléchissant un peu...Pas si improbable.

Luke Wilson, "l'homme le plus intelligent du monde", au milieu du crew présidentiel. Belle allure, les ministres de l'an 2500!

11 mai 2007

Tremors

1990

De Ron Underwood

Avec : Kevin Bacon, Fred Ward, Finn Carter

Genre : les dents de la mer avec des vers de terre

Dans les décors grandioses des déserts américains, la petite communauté de Perfection (3 caravanes qui se battent en duel) va subir les attaques de vers géants redoutables. Heureusement que Kevin Bacon et Fred Ward sont là pour nous défendre.

Tremors, c'est un peu le croisement des dents de la mer (pour le suspense), the big Lebowski (pour la loose royale des héros), avec une touche de western (beauté de l'ouest américain), et de tarantino (pour le ton du film, insolent et désinvolte).

Très rythmé, visuellement réussi, jamais ennuyeux, souvent drôle...C'est sans doute un des meilleurs films du genre "petit-groupe-de-gens-attaqué-par-des-gros-monstre-antipathiques". A voir.

Fred Ward et Kevin Bacon, les anti-héros

9 mai 2007

Shaun of the dead

2005

De Edgar Wright

Avec : Simon Pegg, Nick Frost, Kate Ashfield, Bill Nighy...

Genre : comédie avec des zombies, a lot of zombies.

Shaun of the Dead est beaucoup plus qu'une simple parodie. C'est un vrai film de zombie. On ne fait pas que s'esclaffer bêtement (on le fait pas mal quand même) : on a peur, on tremble, on frémit et on pleure même avec la bande de shaun.

C'est très drôle, très futé, il y a de la bonne musique, des dialogues savoureux, des trouvailles de mises en scènes superbes (le toboggan observatoire, ah ah ah) et des zombies très bien rendus. Le seul défaut majeur du film est que le héros est roux, et que les roux, ça pue.

Mais sinon, c'est très bien, mieux que ça même : essentiel.

 

La bande au complet : Dylan Moran, Kate Ashfield, Simon egg, Nick Frost, Lucy Davis et Penelope Wilton

9 mai 2007

Rushmore

1999

Réalisé par Wes Anderson

Avec : Jason Schwartzman, Bill murray, Olivia Williams, Seymour Cassel, Brian Cox, Mason Gamble, Connie Nielsen, Luke Wilson
Genre : comédie absurdo-poétique

Ou l'on suit l'année scolaire de Max Fischer, génial élève du lycée Rushmore : son amour impossible avec une professeur d'anglais, son amitié avec son rival le proviseur (Bill Murray pour vous mesdames), et ses innombrables clubs extra-scolaires.

Comme dans ses films suivants, Wes Anderson décrit des personnages atypiques, géniaux, obsessifs et très attachants. Il y a beaucoup de tendresse dans ses portraits de personnages hors normes.   

Rushmore est une comédie sans en être une. Pas de gros gags, pas d'éclats de rire. Juste un fin sourire aux lèvres qui disparaît un bon moment après avoir vu le film.

L'étonnant Jason Schwartzman et le toujours bien Bill Murray. A droite, l'objet de la discorde : Olivia Williams.

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